Je suis loin d’avoir assisté à toutes les remises du Prix Européen de l’Essai créé en 1975 par Charles Veillon. Reste qu’en primant Arundhati Roy et son essai Azadi, Liberté, fascisme, fiction, je suis prêt à parier que le Prix vient de changer de catégorie.
Dans un discours aussi tendre que militant de près de trente-cinq minutes, la lauréate a rappelé, avec la plus grande énergie et dans un mélange de sérénité et de virulence, les récentes exactions du régime de Modi et de ses soutiens occidentaux.
Face à l’augmentation drastique des inégalités, de la brutalité et de la paresse (autre nom de la bêtise), l’engagement d’Arundhati Roy est un exemple extrêmement inspirant. Puisse sa force et sa tendresse ouvrir autant d’yeux que nécessaire.